Une intro et le début d’un cours sur le Tronc intérieur


(stage 127, juin 2024)

05 JUL 2024


Une intro et le début d’un cours sur le Tronc intérieur


 Voici l’enregistrement des 50 premières minutes d’un cours très avancé que j’ai donné dernièrement. Habituellement en début de séance, nous passons quelques instants pour nous préparer à suivre le cours. On se détend, on travaille sa posture, le Tantien, le mât… on rentre à « l’intérieur ».
 
Sentir, agir, croire, et être… Sentir le Chi n’est pas être dedans, à l’intérieur. Le sentir n’est pas l’être. Pas plus que voir, comprendre ou dire. Le « je » est encore loin.
 

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Bien sûr, avec la pratique et les années, il arrive qu’on glisse dans une technique dès son introduction. Comme si le corps avait immédiatement compris et nous plongeait dedans. Parfois même, dans LA technique, celle qui les réunit toutes. Il ne peut toutefois nous mener que jusqu’où nous sommes d'accord d'aller, consciemment et inconsciemment. Pas plus loin. Même si notre mental est habile à nous tromper.
 
Il arrive aussi qu’après avoir travaillé une technique durant de nombreuses années, qu’il nous prenne l’envie de ralentir (ou serait-ce elle qui nous y invite ?). On se donne alors plus de temps et le paysage défile moins vite. On peut mieux voir, mieux entendre, mieux sentir. On est moins aveuglé par la vitesse, moins obnubilé par la destination et du coup, c’est le chemin qui acquiert une nouvelle profondeur. 
 
Dans la pratique de l’Art du Chi, nous répétons souvent qu’il ne doit pas y avoir de compétition. Mais comment appeler alors cette course vers le but à atteindre ? Que l’on enseigne ou que l’on suive un cours de Chi ou de Tai Ji Quan, je remarque que cette compétition avec soi-même n’est pas si rare. C’est fou ce qu’une destination et la volonté d’y arriver peut cacher (gâcher) la vie ! Et tant pis pour les Olympiques.
 
Où se situe la frontière entre une technique que l’on a faite mille fois et qui est devenue aujourd’hui, partie intégrante et consciente de notre corps et une routine, qu’elle aussi nous avons fait mille fois ? L’attention certainement, mais également le fait de croire qu’on la connaît, cette technique, et d’être pressé d’arriver. Le besoin ou le droit à la récompense ? L’impatience et l’inattention sont des manques de respect flagrants, de la technique, de ceux ou celles qui vous l’ont transmise, de la vie et finalement, de vous-mêmes. 
 
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Le langage, sa précision, ses pièges et ses limites… Pour enseigner ou suivre un cours, il faut se brancher sur le principal, le Chi, le Tantien, le sien, celui de l’enseignant et ceux des élèves. N’empêche qu’il faut aussi des mots pour guider et être guidé.
 
Et les mots, comme tout ce qui nous entoure, suivent le cours de l’histoire. Et nous sommes bombardés d’apparences, de désinformations, de systèmes mercantiles, de fake news, d’IA, presque tout nous habitue au nivellement, à la dissimulation, à l’irresponsabilité… Les mots et notre façon de les utiliser perdent de leur épaisseur. 

Il ne faudrait pas croire que les techniques que nous pratiquons s’en sortent indemnes. Les mots nous construisent et c’est aussi à travers eux que nous recevons les techniques qui risquent de perdre la profondeur de leur véritable sens : leur rapport à la justesse, à la transmission et à la connaissance. Un peu comme si nous restions à fleur de peau alors que la transmission se fait en intraveineuse.
 
Bonne écoute et bonne pratique !

Lien vers l'enregistrement



 



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L’Art du Chi est un art millénaire. Il est diffusé dans plus de 15 pays par les enseignants de l’École de la Voie intérieure, fondée en 1988 par Vlady Stévanovitch, reconnu l’un des maîtres les plus subtils de l’époque moderne en Occident.

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