Le Tai Chi de Vlady Stévanovitch : une différence qui se voit
Reconnu l'un des maîtres les plus subtils de l'époque moderne en Occident, Vlady Stévanovitch a marqué la pratique du Tai Ji Quan (taïchichuan) de plusieurs façons. À commencer par son enseignement, clair et ouvert à tous, de techniques de Chi traditionnellement liées à la pratique du Tai Ji Quan (taïchichuan) mais qui, tout aussi traditionnellement, étaient tenues secrètes pour n’être enseignées qu’à quelques élus. Puis, par l'importance qu'il a accordée à la bonne ventilation des poumons durant la pratique tout en redonnant aux jambes et aux mains leurs rôles essentiels.
« La différence est incomparable : voir un mouvement porté par le Chi, ça se reconnaît tout de suite. Quand on voit pratiquer des élèves de l’Art du Chi, on reconnaît tout de suite la Méthode, on reconnait tout de suite le style. » (Michèle Stévanovitch, directrice de l’École internationale de la Voie intérieure.)
Le Chi. En plaçant le travail sur le Chi au cœur de la pratique, Vlady Stévanovitch a marqué profondément le Tai Ji Quan (taïchichuan). En maître de Chi, il a su privilégier une écoute subtile de tout le corps, décrypter les techniques énergétiques mises en œuvre tout en conservant certaines caractéristiques fondamentales du combat, typiques des arts martiaux, et qui donnent toute leur noblesse à l’équilibre et à la force, en les nettoyant cependant de toute compétition et agressivité. Il reste en cela fidèle à l’esprit des grands maîtres chinois du Chan, à l’origine du Zen japonais.
« Grâce au Chi, le Tai Ji Quan de la Voie intérieure se pratique avec une grande douceur et beaucoup de fluidité sans jamais tomber dans la mollesse. Une impression de très grande légèreté s’en dégage tout en conservant un puissant lien avec la gravité, le sol, l’enracinement. Les mouvements ne sont jamais refermés sur eux-mêmes, mais témoignent d’une ouverture et de l’intégration du pratiquant dans son environnement. » (Pierre Boogaerts, maître de Chi et de Tai Ji Quan)
La respiration. Outre cette clarté dans l’enseignement des techniques de Chi traditionnellement restées secrètes dans le Tai Ji Quan (taïchichuan), Vlady Stévanovitch a su préserver toute l’importance d’une bonne ventilation des poumons durant la pratique, contrairement aux maîtres chinois pour qui le Tai Ji Quan (taïchichuan) est encore empreint de l’art du combat et qui donc ignorent la ventilation des poumons au profit exclusif de techniques respiratoires propres au combat.
Les jambes. Vlady Stévanovitch a aussi, et pour les mêmes raisons, redonné aux jambes une importance qu’elles n’ont pas chez la plupart des maîtres chinois : celle de faire, comme les bras, des mouvements de Tai Ji Quan (taïchichuan). Dans le Tai Ji Quan de la Voie intérieure, le corps tout entier – y compris les jambes – fait des mouvements portés par le Chi. Il sont doux, légers et enracinés.
Les mains. Enfin Vlady a également redonné aux mains une écoute qui est généralement caractéristique des grands maîtres soignants, alors qu’à nouveau, les maîtres chinois du Tai Ji Quan (taïchichuan) les cantonnent aux rôles dictés par le combat.
« Les siècles et les millénaires ont passé, les mœurs, les centres d'intérêt des sociétés ont changé plus d'une fois. Les mots ont pris d'autres significations, les langages ont évolué. Les Maîtres anciens savaient que les textes écrits ne porteraient pas bien loin leurs messages et que, de toute façon, la Connaissance n'était pas transmissible par les écrits. Ils ont codifié leurs messages dans un autre langage. Dans le langage du corps. Les postures, les attitudes, les mouvements qu'ils nous ont légués contiennent le code génétique de leur connaissance. Les Maîtres des temps anciens ne nous ont pas légué des révélations, mais la clé pour y aboutir nous-mêmes. » (V. Stévanovitch)